Cela nécessite une petite explication, tellement le fond du problème est noyé dans cette note de bas de page alambiquée :
La France a décidé de réduire la part du nucléaire à 50%, et de produire avec du renouvelable (essentiellement éolien et solaire) l’électricité manquante du fait des centrales ainsi fermées.
Mais du fait de l’intermittence de ces sources d’énergie, et en raison de l’absence de moyen de stockage, la France pourrait être plongée dans le noir lors des « pointes de consommation ». (c’est-à-dire essentiellement en plein hiver, lorsque la demande est maximale pour le chauffage). Notez au passage que plutôt que de parler d’absence de moyen de stockage, la note la note indique pudiquement « du fait de la faible maturité à court terme des solutions de stockage »
Ainsi, comme il est inacceptable de priver les habitants de chauffage en plein hiver, il faut donc pouvoir produire de l’électricité autrement que par les renouvelables, et, les centrales nucléaires ayant été fermées, il ne reste plus qu’à construire des centrales à Gaz pour résoudre ce problème.
Et bien sûr, cela conduit « à une augmentation forte et durable de nos émissions de gaz à effet de serre »
Si bien que paradoxalement, dans ce document décrivant comment réduire nos émissions de CO2, le gouvernement annonce, un peu gêné, que le déploiement des éoliennes, va au contraire les augmenter ! Quelle contradiction, quelle absurdité !
Ci-dessous la note complète, admirez la rédaction tortueuse visant à noyer le poisson :
« Le Gouvernement a pris acte des études menées par RTE qui montrent que la réduction de la part du nucléaire à 50 % à l’échéance de 2025, telle que prévue dans la loi de transition énergétique pour la croissance verte, soulève d’importantes difficultés de mise en oeuvre au regard de nos engagements en matière climatique. Malgré le développement volontariste des énergies renouvelables entrepris par le Gouvernement, et du fait de la faible maturité à court terme des solutions de stockage, la France serait en effet contrainte de construire jusqu’à une vingtaine de nouvelles centrales à gaz dans les sept prochaines années pour assurer la sécurité d’approvisionnement lors des pointes de consommation, conduisant à une augmentation forte et durable de nos émissions de gaz à effet de serre. L'objectif de réduire la part du nucléaire à 50% est confirmé par la loi énergie-climat à 2035, date compatible avec nos engagements en matière climatique. »